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Diesel d'Ultime Secours
Le 11 mars 2011, à 14h46 heure locale, un tremblement de terre d’amplitude 9 sur l’échelle de Richter ébranle la côte pacifique de Tohoku, au Japon. Moins d’une heure plus tard, un tsunami atteint une partie de la côte orientale nippone, provoquant des vagues allant jusqu’à 10 mètres de hauteur.
La centrale nucléaire de Fukushima, située à 145 km de l’épicentre, subit des dégâts irréparables, conduisant à l’explosion des bâtiments réacteurs. Inondés par le tsunami, les moteurs diesel de secours ne peuvent pas prendre le relais de la source d’alimentation principale. Dès lors, plus aucun moyen de refroidissement n’est disponible.
Dans les mois suivants, l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) demande à EDF d’équiper chaque réacteur du parc nucléaire français de Diesels d’Ultime Secours (DUS), conçus pour résister aux cas extrêmes, garantissant ainsi l’intégrité des réacteurs en toute situation.
Suite aux premiers retours d’expérience post-Fukushima, EDF lance une consultation au 1er trimestre 2013 pour équiper les 56 réacteurs français. Un an plus tard, en avril 2014, Ortec, en groupement avec Clemessy et ABC, remporte le plus important des 2 lots pour la fabrication et l’installation de 36 DUS.
Dès lors, une organisation méticuleuse se met en place au sein du Groupe afin de constituer une équipe d’ingénierie proche du client, en adéquation avec la future phase de réalisation, et d’être prêt à débuter le chantier « tête de série » de Saint-Laurent-des-Eaux, mi-2016.
Habitué à regrouper et coordonner le meilleur de ses compétences, notamment lors des grands arrêts d’unités, Ortec constitue alors une équipe capable de répondre à ces enjeux.
Une organisation dédiée
Reconnu pour sa capacité à gérer des projets d’envergure, le Groupe Ortec dispose d’un savoir-faire unique pour rassembler, organiser, et tiré le meilleur parti de ses compétences.
Pour piloter le projet DUS, Ortec a mis en place un nouveau département : Grands Projets Énergie destiné, tel un catalyseur, à regrouper et coordonner au sein d’une même entité le meilleur des compétences du Groupe Ortec, des études à la réalisation, pour constituer une équipe capable de répondre aux enjeux.
En toile de fond, le gain du contrat, en groupement, pour équiper 36 des 58 réacteurs français de Diesel d’Ultimes Secours.
Toute les expertises en études (avant-projet détaillé, process, calculs hydrauliques) de SOM, en calculs de détails, mécanique et tuyauterie de SOM Calcul, puis en revues d’études et de conception d’Orys (filiale Ortec spécialisée en travaux nucléaires) se sont mises en ordre de marche pour tenir la cadence.
Le Département Grands Projets Energie assurant quant à lui le pilotage et les suivis de conception.
Les grandes phases du projet
Une alchimie de compétence études
Au total, ce sont près d’une centaine d’ingénieurs et projeteurs qui ont participé à la phase d’études pour un total de 120 000 heures d’études.
Prestations du plateau étude :
- Études de conception et réalisation
- Suivi des qualifications (sismiques, onde de choc, tornade, irradiation, températures extrêmes, incendie…)
- Maitrise des coûts, des délais, des risques, des performances, de la qualité, gestion de la documentation et de la configuration
- Rédaction de spécifications techniques de besoin, de cahiers des charges, de dossiers de consultation d’entreprises
- Rédaction des procédures de montage et d’essais
- Analyses de risque (travaux et exploitation)
- Maîtrise de la sous-traitance
- Suivi et contrôle de fabrication, de travaux et d’essais
En complément, les différents bureaux d’études experts du siège (Levage, Logistique et Soudage, Contrôle, Inspection) et le service Achats Industriels ont également participé à la phase de conception et de contractualisation des approvisionnements et travaux.
L'innovation au service de la réalisation
Une maquette en 3D
Une équipe dédiée synthétisait l’ensemble des données numériques récoltées au fur et à mesure ainsi que celles transmises par l’ensemble des acteurs intervenant sur le projet. Permettant d’avoir en tout instant une même version de la maquette à jour.
La vérification des interfaces entre le génie civil et les équipements à installer, soit 1 500 interfaces par bâtiment, s’opère grâce à un process de relevé de nuage de points par laser 3D au moyen d’un algorithme de reconnaissance automatique. Cet algorithme permet de superposer les installations modélisées sur maquette virtuelle avec les côtes exactes, de mettre ainsi en évidence les écarts et de pouvoir gérer, en amont de l’intervention, les non-conformités. De la même façon, le Groupe Ortec a utilisé des traceurs laser, permettant de calculer et de positionner de façon extrêmement précise les endroits prévus pour fixer les supports. Un gain de temps et d’efficacité conséquent, surtout au vu de la quantité de supports à fixer. Là, où pour 200 éléments de tuyauterie, les équipes avaient besoin de deux semaines avec des moyens de mesure classiques, 3 jours à peine suffisent grâce au laser.
Avec à cette technologie, c’est un temps précieux qui est gagné. Plus besoin d’échafaudage pour vérifier un emplacement situé à 5 m de hauteur, ou de topographe. Tout est automatisé, simplifié, pour un résultat précis et une efficacité optimale.
Un projet en 4 dimensions !
Pour réaliser 36 fois le même type de construction, dans un temps limité, le Département Grands Projet Énergie a non seulement standardisé et industrialisé la réalisation, mais aussi la méthode de travail. Grâce à un outil conçu et créé spécifiquement pour répondre aux problématiques du DUS, le planning 4D.
Au sein du Groupement, Ortec avait pour mission de définir le champ et le timing d’intervention de chacun. En mettant au point le scénario de montage 4D, qui combine la maquette numérique 3D et le planning de réalisation, Ortec a pu bâtir et optimiser les différents scénarios de construction, adaptés à une planification dans le temps. Un outil qui permet aux équipes de visualiser précisément les différentes phases du projet, à la demi-journée, local par local, mais aussi de gérer les différentes coactivités entre chaque intervenant, améliorant ainsi les conditions de sécurité sur site.
Le planning 4D était le marqueur principal de la préparation des chantiers. Une réalisation « Made in Ortec » saluée par tous, et un motif de fierté pour ceux qui l’ont imaginé.
Effectivement, seuls des écarts mineurs ont été constatés entre la conception et la réalisation sur le premier chantier de Saint-Laurent-des-Eaux. Le scénario de montage était conforme, et a même été amélioré sur les chantiers suivant, grâce à un retour d’expérience efficace.
Coordination, méthode et rigueur
En phase de travaux
Périmètre travaux :
- Tuyauteries process
- Equipements de manutention et métallerie
- Ventilation / Chauffage / protection explosion
- Extinction incendie
- Montage du groupe électrogène
- Montage des équipements auxiliaires
- Montage des armoire électriques
- Bouchage des trémies coupe-feu et extérieures
Chiffres clés
32 KM de tuyauteries
50 000 soudures
6500 supports installés
1800 vannes installées
700 épreuves réalisées
180 opérations de décapage passivation
Chiffres clés
Masse totale des équipements installée
6000 tonnes
1000 Armoires Electriques
700 Skids process et équipements mécaniques
300 Ventilateurs
72 Aéroréfrigérants
36 Groupes Moteurs / Alternateurs
5600 Trémies à reboucher
Des opérations de manutention orchestrée du début à la fin
Au cœur des métiers du Groupe, les opérations de manutention nécessitent une grande expertise et un savoir-faire éprouvé. Pour introduire un groupe électrogène de 62 tonnes à l’intérieur du bâtiment, toutes les compétences des équipes d’Ortec ont été mobilisées.
Dès la phase de conception, tous les experts Ortec en manutention et levage se sont pleinement impliqués sur la préparation de cette étape clé, l’introduction du groupe électrogène. Le tout, en étroite collaboration avec ABC, le motoriste. Toujours force de proposition, Ortec a mis en place une logistique autour des opérations de manutention, en concevant et fabriquant une série d’outillages adaptés permettant un positionnement au millimètre (vérins hydrauliques, chemin de ripage, palonnier, passerelles).
Avant le coup d’envoi du chantier de Saint-Laurent-des-Eaux, de nombreux essais ont été réalisés en conditions réelles afin de tester la performance des outillages. Des tests concluants, renouvelés avec succès lors des opérations suivantes
Cinq ans après le lancement de l’appel d’offre, sur la centrale de Saint-Laurent des Eaux, le Groupe Ortec a finalisé l’installation des premiers DUS. Un projet d’une envergure exceptionnelle pour lequel le Groupe Ortec a mis en œuvre des méthodes de travail qui le sont tout autant.
Toutes les forces vives du Groupe ont joués un rôle pour répondre à la montée en puissance du projet, et afin de réaliser les différents chantiers en parallèles.
Déployer les compétences en parallèle, l’ultime défi
Après avoir réalisé le chantier de référence sur les 2 tranches de Saint-Laurent-des-Eaux, c’est un défi multiple qui attendait les équipes en charge du projet DUS. Améliorer les méthodes utilisées à Saint-Laurent-des-Eaux et les déployer 34 fois (dont 10 en parallèle au paroxysme des opérations), en moins de 18 mois ! Soit un chantier lancé toutes les semaines, pendant 10 semaines, mobilisant 600 personnes pour le Groupe Ortec, pour un total de plus 1 millions d’heures de travail, avec un objectif : 0 accident.
Une cadence assurée à un rythme soutenu par les équipes d’Ortec, dans le respect des standards de qualités, de sécurité, et dans les délais, pour être à la hauteur des engagements pris par son client, EDF, auprès de l’ASN.