SEEPH 2020 : Stéréotypes, préjugés et biais décisionnels

16/11/2020 - La Vie Ensemble
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Avec « Ortec, La Vie Ensemble » et la Mission Handicap, notre Groupe s’engage tout au long de l’année pour l’emploi des personnes en situation de handicap.

La Semaine Européenne pour l’Emploi des Personnes Handicapées (SEEPH) est l’occasion de mettre en lumière le sujet du handicap en milieu professionnel. Chaque jour, du 16 au 22 novembre, nous vous proposons des vidéos et des quiz des éléments clés pour une approche inclusive en matière d’emploi des personnes handicapées. Merci à Guy Tisserant (TH Conseil) pour son éclairage et ses explications.

Stéréotypes et préjugés, de quoi parle-t-on ?

Entretien avec Guy Tisserant, directeur du cabinet TH Conseil, spécialisé sur les sujets de non-discrimination, notamment de handicap en milieu professionnel.

Nous fonctionnons tous avec nos représentations du monde, et elles sont indispensables à la vie en société.

Les stéréotypes sont une généralisation simplifiée appliquée à un groupe entier de personnes, sans tenir compte des différences individuelles. Ils sont plutôt de l’ordre des croyances et de la simplification de la réalité. Nous retrouvons de nombreux exemples de stéréotypes sur les métiers avec, par exemple, les hôtesses de l’air, les contrôleurs de gestion, les infirmières, etc.

Le préjugé, qui signifie juger avant, est une idée préconçue sur une personne ou un groupe de personnes. Il se fonde toujours sur un stéréotype. Les stéréotypes se déclinent en trois grandes catégories principales :

  • Hétéro-stéréotypes : ils représentent les préjugés que l’on peut avoir sur une autre personne et qui portent en germe les risques de discrimination
  • Auto-stéréotypes : ils couvrent les a priori que l’on a sur soi-même, porteurs de risques d’autocensure
  • Méta-stéréotypes : ce sont les stéréotypes que l’on a sur les préjugés des autres, générant des risques potentiels à la fois de discrimination et d’autocensure

Les stéréotypes et les préjugés peuvent impacter la représentation que nous avons d’une personne et donc la relation que nous construisons avec elle, en privilégiant l’idée que l’on se fait d’une personne plutôt que ce qu’elle est réellement.

Les biais décisionnels envers les travailleurs handicapés

Qu’ils soient négatifs ou positifs, les stéréotypes peuvent générer ce que l’on appelle des biais décisionnels, c’est-à-dire des comportements inadaptés vis-à-vis d’une personne. Tout au long de notre vie professionnelle, nous sommes amenés à porter ou subir ces biais. Pour certaines catégories de travailleurs, comme les handicapés, cela est d’autant plus vrai.

Le recrutement d’une personne handicapée repose sur le stéréotype de ce qu’est une personne handicapée, en niant la très grande variété des situations de handicap existantes, notamment les handicaps invisibles.

Les absences d’un travailleur handicapé et de sa fiabilité sur le long terme est également un frein soulevé lors de l’embauche d’une personne handicapée. Il est constaté chez les travailleurs handicapés une forte volonté de s’intégrer et de réussir. Portant imaginer qu’une personne handicapée est systématiquement plus motivée ou courageuse qu’une personne ordinaire est un préjugé pouvant conduire à un biais et une forme de sur-exigence et de moindre reconnaissance des efforts réalisés.

Si l’on s’appuie sur le préjugé que le handicap induit systématiquement des difficultés de déplacement, un poste comportant beaucoup de déplacements serait considéré comme inadapté pour une personne handicapée Dans de très nombreuses situations de handicap, la restriction de mobilité n’est pas induite.

Les effets des stéréotypes et des préjugés sont nombreux dans le monde du travail. Les identifier permet de les mettre au premier plan, à savoir au niveau conscient.

Construire une posture inclusive envers les personnes handicapées

En vue de lutter contre les biais décisionnels, omniprésents dans nos normes culturelles et sociales, la sensibilisation joue un rôle essentiel. Voici quelques éléments pour la construction d’une posture inclusive et non-discriminatoire envers les personnes handicapées :

  • la compréhension du cerveau humain. Il fonctionne sur la catégorisation : un mécanisme élémentaire et universel de la perception humaine. Il ne faut donc pas culpabiliser d’avoir des stéréotypes, d’autant plus qu’ils sont positifs ou négatifs.
  • la prise de conscience de ces phénomènes de généralisation abusives, de stéréotypes et de biais décisionnels afin d’en réduire la portée
  • la rencontre avec la personne pour laisser à chaque personne la possibilité d’être elle-même
  • la connaissance objective des réalités statistiques
  • une expérience ne fait pas une vérité

En partenariat avec Ortec, découvrez la vidéo de Guy Tisserant, directeur du cabinet TH Conseil spécialisé sur les sujets de non-discrimination notamment de handicap en milieu professionnel. Il nous explique quels impacts peuvent avoir nos préjugés.

 

Testez vos connaissances sur le handicap au travail !

 

 

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